L’évolution du Legal Design : un regard sur l’histoire
Le Legal Design est un concept récent, mais il est essentiel de retracer son évolution et d’étudier la manière dont il a pris forme et gagné en popularité au fil du temps.
Examinons ses racines historiques et ses développements actuels.
Les précurseurs du Legal Design : l’arbre de parenté
Même si le Legal Design est une notion moderne, on peut identifier des exemples historiques qui s’en rapprochent.
Au Moyen Âge, dès le 8ème siècle, l’Église a utilisé des motifs appelés « arbor juris » ou « arbres de parenté » pour enregistrer et archiver les liens entre les individus.
Ces motifs facilitaient la gestion des questions d’union, de filiation et d’héritage, et représentaient l’une des premières manifestations de la « data visualisation » appliquée au domaine juridique.
L’apport de Napoléon Bonaparte
Napoléon Bonaparte a contribué à la démarche du Legal Design en résumant l’un de ses principes fondamentaux : « un bon croquis vaut mieux qu’un grand discours ».
Cette citation met en lumière l’importance de la représentation visuelle pour faciliter la compréhension des concepts juridiques.
L’émergence du Legal Design moderne
L’apparition des LegalTechs a joué un rôle majeur dans le développement du Legal Design.
Au cours des années 2000, ces entreprises ont vu le jour pour optimiser diverses étapes de la chaîne de valeur dans le secteur juridique en utilisant la technologie.
Le phénomène a d’abord touché les États-Unis et le Royaume-Uni vers 2008.
En réaction à ces nouveaux acteurs, les professionnels du droit traditionnels ont commencé à explorer le Legal Design.
Un exemple notable est le « Street Vendor Project » de 2009 aux États-Unis, initié par le Center for Urban Pedagogy et la designer Candy Chang.
Ce projet visait à clarifier les réglementations complexes applicables aux nombreux vendeurs de rue new-yorkais.
La structuration du Legal Design : le Stanford Legal Design Lab
Le Legal Design a véritablement pris forme en 2013 avec la création du Stanford Legal Design Lab à l’Université de Stanford.
Ce laboratoire réunit des designers, des avocats, des juristes et des experts en technologie pour innover dans le domaine juridique et améliorer l’accès à la justice.
Les travaux de Margaret Hagan, développés dans ce cadre, sont considérés comme une référence en matière de Legal Design, en particulier avec son ouvrage « Law by Design ».
Le Legal Design en France :
Dans plusieurs pays, des acteurs clés ont fait progresser le Legal Design.
En France, LawDesigner est la première plateforme en ligne dédiée au Legal Design, proposant des solutions pour rendre le droit plus compréhensible et accessible.
Juridy, un autre acteur majeur en France, a attiré des clients prestigieux comme L’Oréal, Leroy Merlin, BPCE, Banque Populaire et Caisse d’Épargne, confirmant l’efficacité du Legal Design en milieu professionnel.
Sihem Ayadi, personnalité influente, a lancé avec l’EDHEC Augmented Law Institute la première formation certifiante EDHEC pour les professionnels du droit.
Cette formation enseigne les méthodes et outils du Legal Design aux juristes, avocats et autres experts du droit, les aidant à intégrer cette approche innovante dans leur travail quotidien.
Ces initiatives et l’engagement de ces acteurs permettent au Legal Design de gagner en visibilité et en importance, offrant de nouvelles perspectives pour améliorer l’accès à la justice et la compréhension du droit.